Julie Allard (Centre de droit public)
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Julie Allard a mené une recherche doctorale sur le jugement en droit, actuellement en cours de publication aux Presses Universitaires de France. Chercheur qualifiée du FNRS en philosophie du droit, elle est spécialiste des questions portant sur le travail des juges. Dans ses principaux ouvrages, elle a traité ces questions tour à tour sous l’angle éthique (Les vertus du juge, Dalloz, 2008), l’angle épistémologique (Réflexions sur le jugement, ULB, 2001) ou l’angle comparatiste (Juger les droits de l’homme : Europe et États-Unis face à face, Bruylant, 2008). L’essai, publié avec Antoine Garapon sur le thème des mutations contemporaines de la fonction de juger (Les juges dans la mondialisation, Seuil, 2005), traduit en italien et portugais, a contribué à faire de Julie Allard une spécialiste de la « philosophie du juge » reconnue à l’étranger, et a reçu le prix « Rayonnement international » de l’ULB. Cette expertise a en outre permis à Julie Allard d’être sollicitée pour la formation des magistrats français à l’École Nationale de la Magistrature depuis 2004 et, cette année, invitée à l’École judiciaire espagnole et au Conseil de la Magistrature du Québec. Elle est également chercheur associé à l’Institut des Hautes Études sur la Justice, à Paris, où elle poursuit des travaux sur le dialogue entre juges.
Bernard Blero (Centre de Droit public)
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Dans le cadre de son doctorat, Bernard BLERO a soutenu l’idée que les contestations résultant de l’édiction d’une décision administrative illégale, que la doctrine et la jurisprudence qualifient de contentieux portant sur des droits civils ou sur le droit objectif selon le contexte (action devant les tribunaux, recours devant le Conseil d’État), ont en réalité pour objet des droits politiques au sens de l’article 145 de la Constitution. Cette approche offre la clé d’une rationalisation du contentieux administratif impossible à réaliser en application des dispositions constitutionnelles pertinentes telles qu’interprétées classiquement. Afin d’élargir sa compréhension du fonctionnement des institutions, Bernard BLERO a mis sa carrière académique entre parenthèse pour travailler au sein du Gouvernement fédéral de septembre 1999 à septembre 2007, notamment sur la réforme Copernic initiée par le Gouvernement arc-en-ciel, laquelle comportait un volet relatif à l’évaluation descriptive des agents, ainsi que sur la loi du 15 septembre 2006 qui soumet les magistrats du Conseil d’État et du Conseil du contentieux des étrangers à un système d’évaluation. Son expérience à la fois académique et pratique de certains des thèmes traités dans le cadre du projet représente une plus value dans ce contexte.
Hakim Boularbah (Centre de Droit privé)
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Depuis 1997, Hakim Boularbah s’intéresse à la fonction juridictionnelle et au rôle actif du juge dans la procédure civile. En 1999, son étude consacrée « au rôle respectif du juge et des parties dans l’allégation des faits et la détermination de la règle de droit applicable au litige », a été récompensée par le prix Simone David-Constant. Cette analyse a été étendue en 2002 à la comparaison des fonctions juridictionnelles du juge et des arbitres, sous l’angle du contrôle dont elle font l’objet. En 2007, Hakim Boularbah a organisé et dirigé deux importants colloques (l’un d’entre eux rassemblant près de 1250 participants), consacrés aux lois des 26 avril 2007 et 15 mai 2007 qui ont profondément modifié le rôle du juge dans le déroulement de la procédure civile. Son étude consacrée au « Procès civil accéléré ? Entre discours et réalités », tente de mettre en lumière cette métamorphose de l’office du juge. Plus récemment, Hakim Boularbah a participé aux premiers travaux belges concernant la déontologie positive des magistrats. Il a mis en lumière les liens entre cette nouvelle approche de la déontologie du juge et le rôle actif qu’il est appelé à jouer en matière civile.
Olivier Corten (Centre de Droit international)
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Olivier Corten oriente ses recherches principalement dans deux directions. Sur le plan du droit positif, il se concentre sur les évolutions de la règle de l’interdiction du recours à la force dans le droit international contemporain, ce qui l’a mené à la publication d’un ouvrage reconnu comme le plus complet et détaillé sur ce thème particulièrement débattu par la doctrine (Le droit contre la guerre, Pedone 2008, en voie de traduction chez Hart Publishing (Oxford), à paraître en 2010). Dans une perspective qui relève davantage de la théorie du droit, Olivier Corten développe une analyse critique du discours juridique, spécialement dans le chef du juge international. C’est dans cette perspective qu’il a publié sa thèse de doctorat, L’utilisation du « raisonnable » par le juge international. Discours juridique, raison et contradictions (Bruylant, 1997), ce qui lui a valu les prix Henri Rolin 1998 ainsi qu’une distinction de l’American Society of International Law la même année. Plus récemment est paru un recueil d’articles (Le discours du droit international. Pour un positivisme critique, Pedone 2009), dans une collection (« doctrine(s) ») dirigée par la prof. Emmanuelle Jouannet (Paris I), qui comprend des auteurs particulièrement prestigieux de droit international. Olivier Corten a aussi été co-promoteur de l’ARC « L'Union politique européenne : recomposition des modes de gouvernement et de légitimité », dans le cadre d'une coopération entre l'Institut d'études européennes et le Centre de droit international (1998-2003).
Pierre Klein (Centre de Droit international)
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Les principales réalisations de la carrière de Pierre Klein comportent plusieurs publications de portée internationale, dont celle d’une version revue et actualisée de sa thèse de doctorat (La responsabilité des organisations internationales, 1998), les cinquième et sixième éditions de l’ouvrage Bowett’s Law of International Institutions (avec le professeur Philippe Sands, de l’University College London, 2001 et 2009), qui constitue l’un manuel les plus utilisés et cités de droit des organisations internationales, ainsi que celle du cours que qu’il a donné à l’Académie de droit international de La Haye sur le thème « Le droit international à l’épreuve du terrorisme » (paru en 2007). Par ailleurs, il a codirigé avec son collègue Olivier Corten un commentaire article par article des Conventions de Vienne sur le droit des traités (2006), qui est depuis lors devenu un ouvrage de référence en la matière. Une seconde édition de cet ouvrage, en langue anglaise, est actuellement en préparation. Enfin, avec plusieurs de ses collègues de l’ULB, il a dirigé un projet de recherche intitulé « Société civile et démocratie dans la prise de décisions et les mécanismes de contrôle des organisations internationales », qui a débouché sur un ouvrage collectif. (SSTC, 2002-2004).
Johanne Poirier (Centre de Droit public)
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Outre sa thèse de doctorat réalisée à l’Université de Cambridge sous la direction du professeur James CRAWFORD et portant sur les accords de coopération dans les régimes fédéraux, Johanne Poirier a publié une trentaine d’articles et participé à une vingtaine de conférences internationales, notamment sur différentes dimensions du phénomène fédéral et des aménagements institutionnels de la diversité. On notera notamment l’ouvrage The Ties that Bind : Accommodating Diversity in Canada and the European Union, Peter Lang, Brussels/Oxford/Bern etc., 2009 (codirigé avec Erik FOSSUM et Paul MAGNETTE), 362 pp. Son expertise en la matière lui a permis de réaliser des missions au Soudan, au Sri Lanka, en Bosnie-Herzégovine, et aux Philippines sous l’égide de l’OSCE et du Forum des fédérations. Elle a également été professeure et conférencière invitée en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne, en Inde et au Canada. Elle codirige actuellement (avec Cheryl SAUNDERS de l’Université de Melbourne) une étude internationale sur les processus coopératifs dans les régimes fédéraux et dans l’Union européenne, étude qui regroupe plus de 20 chercheurs provenant de 13 pays et ayant mobilisé environ 200 spécialistes dans le cadre de 13 conférences nationales.